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Diversification alimentaire : retour sur l’atelier « La diversification alimentaire, comment on fait ? » animé par Yada et Babybio

17 juin 2025 | Informations

Visuels illustrant l'atelier du salon Abc kidz 2025 au sujet de la diversification alimentaire animé par deux intervenantes de Yada et de Babybio.

Découvrir les premières saveurs, partager des moments de curiosité autour de la table, accompagner son enfant dans une nouvelle étape de sa vie : la diversification alimentaire, c’est tout cela à la fois. Mais quand on est jeune parent, la route semble parfois semée de questions : par quoi commencer ? Quelles quantités donner ? Comment faire si votre bébé refuse les aliments proposés ? Est-ce grave s’il recrache ? Faut-il insister ?

Pour démystifier cette étape charnière, l’atelier « La diversification alimentaire : comment on fait ? » proposé lors du salon Abc kidz a rassemblé futurs parents et jeunes familles autour de Manon Laville, diététicienne chez Yada, et Flora Brouazin, chef de groupe chez Babybio. Un moment d’échange pratique, déculpabilisant et chaleureux.

Comprendre les bases de la diversification : une aventure sensorielle avant tout

Manon Laville a commencé par rappeler les fondements de la diversification alimentaire : « De la naissance jusqu’à 4 mois, le nourrisson se nourrit exclusivement de lait, qu’il soit maternel (via l’allaitement) ou infantile (au biberon). Durant cette phase, l’alimentation du bébé repose uniquement sur ce liquide vital. Ensuite, quand le bébé devient curieux, on peut introduire les goûts progressivement, un par un« . Le message est clair : il ne s’agit pas de remplacer l’alimentation lactée, mais d’ajouter des petites touches de nouveauté pour éveiller les sens et construire les futures habitudes alimentaires de l’enfant.

Premières purées bien lisses, introduction d’un seul goût à la fois, petites quantités … « Ce n’est pas encore un vrai repas, mais une introduction à l’alimentation solide, à travers quelques cuillères de purée ou de compote (ou plutôt de purée de fruits, car elle sera sans sucre ajouté !). Le bébé découvre avec sa bouche, joue avec les textures et apprend doucement à manger autre chose que du lait. Un peu d’eau peut aussi être proposée en parallèle, notamment en cas de repas plus consistants. » C’est aussi le moment de poser les premières bases d’une alimentation variée, qui intègre très tôt légumes, fruits, féculents et huiles végétales. Cette phase marque une transition alimentaire importante dans le développement du bébé.

Cette découverte se fait aussi en fonction des saisons et des goûts familiaux : carotte, courgette, compote de pomme… autant d’ingrédients simples et fondants qui deviennent une porte d’entrée vers un monde de saveurs. Il est important d’impliquer l’entourage : grands-parents, assistante maternelle ou personnel de crèche, pour garantir une cohérence rassurante dans les propositions alimentaires.

Un outil recommandé si vous ne gérez pas tous les repas vous-mêmes : le carnet de diversification alimentaire. Vous pourrez y noter la liste des aliments proposés, la réaction de votre bébé, les quantités absorbées (en cuillères, purées ou morceaux), afin  de garder une trace utile à la maison comme dans vos échanges avec les professionnels de santé.

Introduire les allergènes : une fenêtre de tir cruciale entre 4 et 6 mois

Parmi les sujets qui inquiètent souvent les parents, l’introduction des allergènes est revenue en bonne place pendant cet atelier. Les intervenantes ont rappelé que la tranche d’âge de 4 à 6 mois correspond à une période idéale pour les introduire.

On parle ici des œufs, fruits à coque (noisettes, amandes, arachides…introduits sous forme de poudre, incorporée à une compote, par exemple), poissons, fruits de mer… Autant d’aliments qu’on peut proposer un par un, dans des purées maison ou via des petits pots prêts à l’emploi. L’idée : observer la réaction du nourrisson sur deux à trois jours, sans jamais introduire deux allergènes en même temps.

Une fois testés, ces aliments doivent être reproposés régulièrement, sans attendre plusieurs semaines. En effet, l’exposition répétée entretient la tolérance à l’allergène.

« On peut commencer par introduire un peu de poudre d’amande dans une purée de pomme ou une cuillère de purée de cacahuètes non sucrée. L’essentiel est d’y aller doucement, mais sûrement. »

Diversification Alimentaire menée par l’Enfant (DME) ou purées ? Les deux sont possibles, selon votre enfant

La Diversification Menée par l’Enfant (DME) consiste à proposer directement des morceaux, dès 6 mois environ, à condition que l’enfant ait le tonus suffisant (tête droite, dos stable, bonne préhension). Contrairement à certaines idées reçues, la DME ne s’oppose pas à la diversification alimentaire classique. C’est une voie alternative, qui peut cohabiter avec les purées. L’important : s’adapter à son enfant, respecter son rythme, mais aussi certaines règles afin de prévenir tout risque de carence alimentaire ou encore d’étouffement.

« Il y a des bébés qui adorent porter à la bouche, explorer avec les doigts. D’autres ont besoin d’une cuillère et d’un temps plus progressif. L’important, c’est de proposer sans forcer. »

Des astuces ont été partagées pour préparer les morceaux de façon sûre : cuisson vapeur, taille adaptée à la main de l’enfant, texture qui s’écrase facilement entre langue et palais. Manon a proposé plusieurs exemples d’aliments adaptés :

  • fleurette de brocoli vapeur,
  • bâtonnet de patate douce bien cuite,
  • galette de légumes maison.

Une vigilance particulière est de mise pour éviter les risques d’étouffement. C’est pourquoi un atelier de premiers secours pédiatriques est recommandé avant de se lancer. Et si l’enfant n’est pas prêt ? On ne force pas. Le plus important reste la sécurité et la sérénité du moment partagé.

Pour aller plus loin, nous vous conseillons cet article complet au sujet de la DME rédigé par les experts de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire sur le site mpedia.fr.

Bien s’équiper sans se surcharger

Pas besoin de matériel sophistiqué pour bien débuter. Voici une liste d’accessoires utiles évoqués pendant l’atelier :

  • Une chaise haute inclinable et stable
  • Un mixeur plongeant et un tamis pour lisser les purées
  • Des cuillères en silicone, ergonomiques et douces pour les premières bouchées
  • Des bavoirs récupérateurs (type plateau) et un tapis en toile cirée sous la chaise
  • Des petits pots en verre pour conserver les purées maison au réfrigérateur ou au congélateur.

Ce n’est pas une question de performance, mais de confort pour l’enfant et les parents. Et pour les repas nomades, des petits pots en verre réutilisables, une lunchbox compartimentée ou un thermos alimentaire peuvent s’avérer très pratiques.

Un bon conseil : préparer de grandes quantités et congeler en portions permet de gagner du temps, surtout si l’on souhaite proposer une alimentation maison variée. Les produits Babybio peuvent aussi offrir une solution rapide avec des recettes comme à la maison, sans compromis sur la qualité.

Enfin, les intervenantes ont conseillé de privilégier une cuisine simple, sans sel ni sucre, mais pas sans goût : les herbes (en adaptant leurs textures, bien ciselées et jamais entière pour une feuille de basilic par exemple qui entraînerait le risque qu’elle se dépose et se colle sur le palais de bébé), les épices douces (cumin, cannelle, coriandre), les associations inattendues peuvent aider à éveiller la curiosité gustative, dès le plus jeune âge !

Textures, cuissons et recettes : comment bien préparer les aliments pour bébé ?

Lors de l’atelier, plusieurs exemples concrets ont permis aux parents de visualiser l’évolution des textures : purées très lisses à 4-6 mois, purées moulinées à 6-8 mois, puis petits morceaux fondants dès 9-12 mois.

L’objectif : suivre la progression des capacités orales et motrices de l’enfant, tout en gardant le plaisir au cœur du repas.

Manon a rappelé l’importance des textures fondantes qui s’écrasent facilement entre la langue et le palais. Elle a également souligné les aliments plus complexes à préparer maison : lentilles, poireaux, fruits fibreux… qui peuvent être tamisés ou mixés très finement. Des astuces comme l’ajout de pommes de terre pour lier ou d’un filet d’eau de cuisson pour lisser peuvent changer l’expérience du bébé.

Côté cuisson, la vapeur reste la méthode privilégiée : elle préserve les nutriments et garantit des textures tendres. Pour accompagner cette évolution, les intervenantes ont proposé des idées de recettes simples et de saison : purée de courgette au cumin, betterave-pomme, ou panais-vanille.

« Même des légumes oubliés peuvent devenir des incontournables une fois qu’on les a testés pour bébé. Parfois, on redécouvre en tant qu’adulte des saveurs qu’on avait mises de côté ! »

Cette étape peut aussi donner envie aux parents de cuisiner autrement, pour l’ensemble de la famille. Faire goûter un nouveau légume, varier les céréales (quinoa, millet, semoule), introduire de petits morceaux de viande ou de poisson bien cuits… c’est tout un monde culinaire qui s’ouvre en douceur.

Babybio : des recettes pensées pour accompagner chaque étape

Flora Brouazin a présenté les engagements de Babybio : chez Babybio, chaque recette est inspirée du fait maison avec des ingrédients bio aussi locaux que possible. Riches en fruits, en légumes et en saveurs, elles ont été conçues pour favoriser l’éveil culinaire de bébé !

« Nous construisons nos recettes en pensant à la diversité des goûts, des textures et aux besoins évolutifs du bébé. »

Purées de légumes simples dès 4 mois, purées avec morceaux fondants dès 6-8 mois, recettes végétariennes équilibrées, association fruits-légumes originales : les propositions sont nombreuses et inspirantes.

Les recettes proposées associent souvent un légume de saison avec un fruit doux, ou une petite portion de céréales complètes, pour favoriser la satiété et l’équilibre. Une liste d’aliments adaptée à chaque étape du développement est disponible en fin de guide remis lors de l’atelier et disponible sur leur site internet, pour aider les parents à varier les plaisirs.

C’est aussi une façon de découvrir de nouveaux aliments comme le panais, la courge violina ou la patate douce blanche, rarement cuisinés au quotidien. Et pourquoi pas, de redonner le goût de cuisiner à toute la famille !

Les conseils clés à retenir pour une diversification sereine

L’atelier s’est conclu par des conseils ainsi qu’un rappel essentiel des repères de sécurité et de bon sens :

  • Introduire progressivement les légumes, les fruits, puis les protéines (viande, poisson, œuf), les féculents et les matières grasses
  • Veiller à proposer des textures adaptées à l’âge de l’enfant : purée lisse, moulinée, puis petits morceaux
  • Observer la courbe de croissance et le comportement du bébé : sommeil, vitalité, appétit
  • Ne pas forcer. Si un aliment est refusé, on le proposera plus tard, sans pression
  • Éviter le sel, le sucre, le miel (qui pourra être proposé à partir de l’âge d’ 1 an)
  • Adapter la forme proposée pour les aliments à risque d’étouffement (tomate cerise / raisin à couper en 4, par exemple, noix à mixer en poudre ou à consommer en purée, etc.)
  • Privilégier les aliments faits maison ou les produits de qualité, en veillant à la cuisson, à la variété et à l’équilibre des repas.

En complément, les intervenantes ont abordé quelques gestes simples pour accompagner votre bébé dans de bonnes conditions : éteindre les écrans pendant les repas, s’asseoir à hauteur de l’enfant, et faire preuve de patience et de régularité.

Un point souvent négligé a aussi été souligné : le plaisir partagé. La diversification alimentaire n’est pas seulement une mission nutritive, mais aussi un moment de lien, d’imitation, de découverte réciproque. C’est un temps pour rire, goûter, parfois grimacer… et recommencer le lendemain.

Cet atelier a permis aux participants de repartir mieux armés, avec des réponses concrètes, des outils, des repères clairs, mais aussi leurs petites victoires autour de l’alimentation de leur bébé et surtout une approche déculpabilisante.

Certaines familles sont même reparties avec des idées de recettes à tester le week-end, des astuces pour mieux s’organiser avec la crèche, et l’envie de cuisiner autrement, pour toute la famille. D’autres ont simplement trouvé un peu de réassurance, des mots simples qui dédramatisent, et une communauté bienveillante à laquelle se raccrocher.

Merci à Manon Laville et Flora Brouazin, de Yada et Babybio pour ce moment d’échange riche et vivant.

« La diversification, ce n’est pas une science exacte, mais un voyage adapté à chaque bébé. »

Pour aller plus loin

Ces ressources complémentaires prolongent les conseils abordés pendant l’atelier. Elles offrent des repères visuels, des listes d’aliments par âge, et des explications pour adapter chaque étape au rythme de votre enfant.

Babybio – Guide et tableau de diversification alimentaire pour bébé
https://www.babybio.fr/fr/conseils/20-guide-et-tableau-de-diversification-alimentaire-pour-bebe

Yada – L’introduction des aliments solides
https://blog.yada.care/lintroduction-des-aliments-solides/