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Dépression post-partum : mieux l’identifier grâce à l’échelle d’Édimbourg

21 février 2025 | Informations

Dessin à la craie représentant une maman devant le berceau de son bébé.

Accueillir un bébé est une expérience bouleversante, mêlant émerveillement, fatigue et adaptation au rythme de son enfant. Pour certaines mamans, cette période s’accompagne d’une profonde tristesse, d’anxiété et d’un sentiment d’épuisement qui va bien au-delà de ce qu’on appelle le baby blues, très fréquent, qui survient chez 50 à 80 % des femmes dans les 3 premiers jours après l’accouchement[1].

La dépression post-partum, elle, touche entre 10 et 20 % des mères dans les semaines suivant l’accouchement[2]. Elle peut impacter le bien-être de la mère, mais aussi sa relation avec son bébé et son entourage. Pourtant, elle reste encore taboue, et beaucoup de femmes ont du mal à l’identifier, et si elles y parviennent, hésitent à en parler ou à demander de l’aide. En effet, les sentiments s’entremêlent et la culpabilité s’en mêle : ne devrait-on pas être la plus heureuse du monde quand on vient d’accueillir un enfant ?

Alors comment savoir si l’on souffre d’une dépression post-partum ?

L’échelle d’Édimbourg (EPDS) est un outil de dépistage reconnu, utilisé par les professionnels de santé pour évaluer l’intensité des symptômes et orienter les jeunes mères vers un accompagnement adapté.

Dans cet article, nous vous faisons découvrir ce test, et vous indiquons différentes clés si un mal-être persistant survient après l’accouchement. Vous n’êtes pas seule, et des solutions existent pour aller mieux.

Baby blues ou dépression post-partum ?

Après l’accouchement, de nombreuses femmes ressentent une instabilité émotionnelle, une grande fatigue et une hypersensibilité. Ces manifestations sont courantes, mais il est important de différencier un baby blues, qui est transitoire, d’une dépression post-partum, qui nécessite une attention particulière et un accompagnement.

Le baby blues : une réaction passagère

Le baby blues survient dans les premiers jours suivant l’accouchement, généralement entre le troisième et le cinquième jour. Il se manifeste par des sautes d’humeur, une irritabilité, une tendance aux pleurs sans raison apparente et une fatigue intense. Ces symptômes sont souvent liés aux bouleversements hormonaux, au stress de l’accouchement et à l’adaptation à la nouvelle vie avec votre bébé. Bien que déroutante, cette phase est passagère et disparaît spontanément en quelques jours, sans nécessiter de prise en charge particulière.

La dépression post-partum : un mal-être persistant

La dépression post-partum, en revanche, peut apparaître dans les semaines ou les mois suivant l’accouchement. Elle se caractérise par une tristesse persistante, une perte d’intérêt ou de plaisir, une fatigue extrême, des troubles du sommeil et de l’appétit, ainsi qu’un sentiment de culpabilité ou d’incompétence. Parfois, elle peut engendrer des difficultés à créer un lien avec son bébé et perturber la vie quotidienne. Contrairement au baby blues, elle ne disparaît pas d’elle-même et nécessite un accompagnement médical et psychologique.

Il est essentiel de ne pas minimiser ces signes. Si les symptômes durent, s’intensifient ou affectent profondément le bien-être de la mère et son entourage, il est recommandé de consulter un professionnel de santé. Se sentir dépassée après une naissance est normal, mais un mal-être persistant ne doit pas être ignoré. Un suivi adapté permet d’éviter que la situation ne s’aggrave et d’apporter le soutien nécessaire à la mère et à son enfant.

Qu’est-ce que l’échelle de dépression post-partum d’Édimbourg (EPDS) ?

L’échelle de dépression post-partum d’Édimbourg (EPDS) est un questionnaire conçu pour aider à identifier les symptômes dépressifs chez les femmes après l’accouchement. Bien qu’elle ne constitue pas un outil de diagnostic à elle seule, elle est largement utilisée par les professionnels de santé pour évaluer le risque de dépression post-partum et orienter les patientes vers un accompagnement adapté.

Origine et conception

L’EPDS a été développée en 1987 par trois chercheurs britanniques : John Cox, Jeni Holden et Ruth Sagovsky. Leur objectif était de créer un outil de dépistage fiable, simple et rapide à utiliser pour détecter les signes de dépression postnatale.

Pourquoi utiliser l’EPDS ?

L’échelle d’Édimbourg permet :

  • d’identifier précocement les symptômes de la dépression post-partum, souvent difficiles à distinguer du baby blues,
  • d’évaluer la sévérité des symptômes afin d’adapter l’accompagnement,
  • de suivre l’évolution de l’état émotionnel des jeunes mères après l’accouchement.

Le questionnaire s’intéresse aux émotions ressenties au cours des sept derniers jours. Il peut être rempli seule ou avec l’aide d’un professionnel de santé, comme un médecin, une sage-femme ou un psychologue.

L’EPDS est aujourd’hui l’un des outils de dépistage les plus utilisés dans le monde pour accompagner les femmes en période postnatale.

Comment fonctionne l’échelle d’Édimbourg ?

L’échelle de dépression post-partum d’Édimbourg (EPDS) est un test composé de 10 questions qui évaluent l’état émotionnel des jeunes mères au cours des sept derniers jours.

Chaque question aborde un aspect clé des troubles de l’humeur, comme :

  • la tristesse ou la mélancolie
  • l’anxiété et l’inquiétude excessive
  • la difficulté à ressentir du plaisir
  • les pensées négatives.

Pour chaque question, quatre réponses sont proposées, classées selon l’intensité des symptômes (de 0 à 3 points). L’addition des points donne un score global sur 30, qui permet d’évaluer la probabilité d’une dépression post-partum.

Comment interpréter les résultats ?

  • Moins de 10 points : rassurant.
    Aucun signe évident de dépression post-partum n’est détecté. Toutefois, il est important de rester à l’écoute de ses émotions.
  • Entre 10 et 12 points : vigilance nécessaire.
    Des signes de mal-être sont présents, une attention particulière est recommandée. Il peut être utile de refaire le test après quelques semaines et d’échanger avec un professionnel de santé.
  • Plus de 12 points : consultation recommandée.
    Ce score indique un risque élevé de dépression post-partum. Il est essentiel de consulter un médecin, une sage-femme ou un psychologue (idéalement spécialisé dans la période postnatale et le lien mère/enfant), pour une évaluation approfondie et un accompagnement adapté.

L’EPDS ne remplace pas un diagnostic médical mais constitue un outil précieux pour identifier les premiers signes de dépression post-partum et encourager la maman à demander de l’aide.

Passer le test en ligne

L’échelle de dépression post-partum d’Édimbourg (EPDS) est un outil rapide et accessible, conçu pour vous aider à repérer les signes d’une dépression postnatale. Il est recommandé de remplir ce test dans un moment de calme et de répondre avec sincérité afin d’obtenir une évaluation aussi précise que possible de votre état émotionnel.

Faire le test en ligne

Le test peut être complété directement en ligne, notamment sur le site de l’association Maman Blues, qui permet aux mères de parler librement de leur difficulté maternelle, sans peur d’être jugée. Une fois terminé, il fournit un score permettant d’évaluer la probabilité d’une dépression post-partum et de vous orienter vers une prise en charge adaptée.

Télécharger la version imprimable

Si vous préférez une version papier, qui vous permettra de partager plus facilement les résultats avec un professionnel de santé afin d’en discuter avec lui, nous vous en proposons version imprimable.

Fréquence recommandée pour repasser le test

La dépression post-partum évolue avec le temps et peut se manifester plusieurs semaines après l’accouchement. Il est conseillé de refaire le test deux à trois semaines après, si des signes de mal-être persistent ou s’intensifient.

Un score élevé ou un sentiment de détresse nécessite une consultation auprès d’un professionnel de santé. L’EPDS est un outil de dépistage, mais seul un médecin, une sage-femme ou un psychologue pourra établir un diagnostic précis et proposer un accompagnement adapté.

Que faire en cas de dépression post-partum ?

Reconnaître une dépression post-partum est une première étape essentielle, mais savoir vers qui se tourner et comment se faire aider est tout aussi important. Ce trouble ne doit pas être affronté seule : un accompagnement médical, un soutien psychologique et un entourage bienveillant peuvent faire toute la différence.

La première démarche consiste à consulter un professionnel de santé. Un médecin généraliste, une sage-femme ou un psychologue, idéalement spécialisé en périnatalité, peuvent poser un diagnostic précis et proposer un suivi adapté. Une psychothérapie est souvent recommandée pour aider à exprimer ses émotions et mieux comprendre les causes du mal-être ressenti.

Le rôle de l’entourage est également fondamental. Le conjoint, la famille et les amis doivent être à l’écoute de la jeune maman et apporter un soutien sans jugement. La charge mentale liée à l’arrivée d’un enfant peut être écrasante, et il est essentiel de ne pas hésiter à déléguer certaines tâches du quotidien pour alléger cette pression. Demander de l’aide pour s’occuper du bébé, se reposer et prendre du temps pour soi peut permettre de mieux faire face aux difficultés.

Des structures spécialisées existent pour accompagner les jeunes mères en détresse. Des associations et des réseaux de soutien offrent des espaces d’écoute et des conseils adaptés. En France, il est possible de se tourner vers des centres médico-psychologiques (CMP), des consultations périnatales dans les hôpitaux ou encore des lignes d’écoute dédiées à la santé mentale.

Parler de votre mal-être est essentiel. La dépression post-partum reste un sujet encore trop souvent tabou, mais elle est une réalité pour de nombreuses mères. Briser le silence et oser demander de l’aide permet d’amorcer une prise en charge et de retrouver progressivement un équilibre. Ce trouble n’est ni une faiblesse ni une fatalité : avec un accompagnement adapté, il est possible de surmonter cette épreuve et de retrouver du bien-être dans sa maternité.

La naissance d’un enfant est un bouleversement profond, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Ressentir de la fatigue, du doute ou même une certaine tristesse après l’accouchement est une expérience courante, et il est important de rappeler que ces sentiments ne sont ni anormaux ni une preuve d’échec en tant que parent.

Cependant, lorsque ces émotions deviennent envahissantes, persistantes et qu’elles affectent le bien-être quotidien, il est essentiel de ne pas rester seule face à cette souffrance. La dépression post-partum est un trouble reconnu qui touche de nombreuses femmes, et il existe des solutions pour en sortir.

Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais une étape nécessaire pour aller mieux. Qu’il s’agisse d’un professionnel de santé, d’un proche ou d’un groupe de soutien, chaque geste d’accompagnement peut faire une différence. Se sentir écoutée, comprise et accompagnée permet d’entamer un chemin vers le rétablissement et de retrouver du plaisir dans la maternité.

La parentalité est un apprentissage, fait de hauts et de bas, et il n’y a pas de modèle parfait. Chaque mère mérite d’être soutenue et entourée dans cette transition de vie exigeante. Prendre soin de vous, c’est aussi prendre soin de votre enfant !

Sources

[1] Ameli – Baby blues
https://www.ameli.fr/medecin/sante-prevention/sante-mentale-soins-primaires/sante-mentale-maternite-perinatalite/baby-blues

[2] Ameli – Dépression post-partum
https://www.ameli.fr/medecin/sante-prevention/sante-mentale-soins-primaires/sante-mentale-maternite-perinatalite/depression-post-partum-prise-en-charge

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